Le Spleen de ma vie

Je ne dirais pas si je suis un homme ou une femme, alors je décide dès à présent de parler de façon neutre, j'écrirais les textes sur ma vie à la première personne mais tout sera au masculin ... je ne donnerai pas non plus mon âge, ni la ville dans laquelle je vis et encore moins mon vrai prénom. Je serai Le Spleen, comme mes ami(e)s aiment m'appeler. De mon oeuvre préférée.

Je ne suis pas très fier de ce que j'ai pu faire. Où de ce que je peux faire. Afin de vivre d'une façon correcte, je fais comme beaucoup font malheureusement. J'offre mon corps contre une somme d'argent. A l'heure ou à la nuit, cela dépend des attentes des clients. Parfois plusieurs en même temps.

Oui, j'ai honte, mais ai-je le choix ? Je en perçois aucune aide quelconque si ce n'est près de 3 000 € par an. Déduisez le loyer, les différentes taxes, votre nourriture, il ne vous reste plus rien. Vous êtes dans la zone rouge tous les mois et votre meilleur ami n'est certainement pas le banquier. Ô combien même il essaye de s'arranger pour que vous payez vos retards par petites mensualités, elles sont toujours bien trop importantes pour que vous puissiez vivre à côté.

Je ne demande pas de m'acheter les dernières fringues à la mode, d'aller dîner dans des restaurants du dernier cri, d'aller voir les films branchés au cinéma, je ne fais pas toutes ces petites choses qui peuvent vous paraître banales. Je ne vais même pas au Mc Donald's. Trop chèr pour moi.

Mes courses c'est au Lidl du coin ou Aldi, voire Ed quand je peux me permettre de prendre un transport en commun.

Un, deux, trois, quatre ... dix clients peuvent se succéder en une journée. Toujours la même rangaine, on simule, on simule, et on simule. Beaucoup ne souhaitent pas mettre de capote car cela coupe leur plaisir. Ils sont prêts à allonger 200 € de plus si j'accepte. Je refuse toujours. J'ai déjà assez d'ennuis pour en plus me chopper une putain de maladie. Ils reviennent pourtant. Je suis leur vide couilles. Je les hais.

Je me suis fait battre à plusieurs reprises par des mauvais garçons, les bad boys. Ils arrivent et la porte fermée te jette sur le sol et te martelle de coups. Tu as beau crier, personne ne vient à ton secour. Et puis, arrive le viol. Oui, disons bien les mots comme ils sont. Vous vous débattez, vous ne voulez pas, vous essayez tant bien que mal de vous échapper, mais rien à faire. Vous subissez.

Les pleurs sont présents chaque soir. Il ne se passe pas une journée sans que je ne pleurs et n'implore le Ciel. Pourquoi ? Je n'ai pas de réponse.

ps: Non, je n'ai pas d'accès internet chez moi, je n'ai pas les moyens, j'utilise seulement un accès chez un ami. Nuance. Pauvre, mais loin d'être idiot.

Je suis un mélange de l'oeuvre des Fleurs du Mal de ce chèr Baudelaire. Et je peux être à mes heures un combiné de Jean Valjean, Cosette, Marius ou de Fantine. Héros des Misérables de Victor Hugo.

Ce blog vous fera le récit de ma vie, qui n'est pas toujours des plus gaies. Le prénom des personnes citées pourra être modifié afin de ne pas leur porter atteinte, et de ne pas les blesser si un jour elles venaient à te découvrir, toi, mon nouveau confident. Je t'appellerai Ghislenus.

Jour après jour, je vous ferai le récit de ma vie, celle d'une personne qui se demande pourquoi être sur cette Terre, quel est mon rôle ici ? Quelle sera ma destinée ? Nous en avons tous une, j'attends avec réelle impatience la mienne, mais comme toute quête, elle risque d'être plus longue que souhaitée.